Depuis sa création en octobre 2011, la galerie annie gabrielli expose des artistes dont l’œuvre, au-delà de toute concession décorative, bouscule, interroge et quelquefois dérange. Si elle met en avant des artistes dont la démarche s’inscrit principalement dans le champ de la photographie, elle s’oriente de plus en plus vers la pluridisciplinarité, privilégiant toujours la notion d’humain.
« Si je pars du paysage, c’est bien pour avancer vers la présence de l’homme qui, par son intervention au fur et à mesure de l’histoire, a modifié le territoire. » Raymond Depardon
En témoigne Paysages équivoques, dernière exposition avant les vacances estivales qui participe à cette volonté de représenter plusieurs facettes de l’art contemporain. L’exposition monographique d’Alexandre Gilibert, figure reconnue dans le milieu de l’art contemporain régional, réunit vidéo, photographies, pastels, gravures, gaufrages et dessins dont certains inédits et un livre objet.
Aujourd’hui encore, le dessin tel que l’imagine le public ne correspond pas à la réalité du médium qui englobe toute une série de techniques. L’exposition Paysages Equivoques permet justement de montrer cette diversité avec un résultat de qualité. Les dessins d’Alexandre Gilibert sont riches de nuances subtiles de noir d’où naissent des formes végétales, ils traduisent un regard photographique.
Le titre de l’exposition insinue les processus mis en place autour de la question du paysage. La représentation de la ville est détournée et permet d’aborder les relations qu’entretient l’homme avec la nature. L’expansion urbaine au fil du temps a fini par exprimer cette ambiguïté entre un monde pérenne, sans cesse renouvelé, et son apparente fragilité, voire sa possible disparition.
Traces, empreintes, substrats, mais aussi vedute, cartographie, photographie ou vidéo, me permettent d’élaborer un corpus aux multiples dimensions, où se chevauchent sans cesse le visible et l’invisible – ou le presque perceptible – .
L’environnement y est questionné, dans un équilibre instable où désormais je pourrais avoir l’envie d’y placer la nature même.