Les Particules Élémentaires, c’est avant tout un roman de Michel Houellebecq mais c’est aussi une pièce de théâtre qui fut présentée au Centre Dramatique National Humain Trop Humain lors de cette nouvelle édition du Printemps des Comédiens.
Jouée pour la première fois en 2013 au Festival d’Avignon, cette pièce a attiré le public montpelliérain, peut-être envieux de redécouvrir l’œuvre phare de Houellebecq sous un autre angle après les polémiques que nous savons suite à la sortie de son dernier roman « Soumission« .
La pièce colle parfaitement au roman, l’adaptation de Julien Gosselin, véritable admirateur de l’écrivain, ne s’en éloigne pas. Le rythme est élevé, les 393 pages de l’œuvre de Michel Houellebecq sont retranscrites pour l’essentiel sur scène en 3h50 (avec entracte) avec une scénographie moderne et surprenante. Entre une scène de sexe et une fumée épaisse qui envahit la salle, certains spectateurs peuvent être déstabilisés tandis que d’autres sont captivés.
La musique a aussi sa place sur scène grâce à des acteurs se transformant en musiciens et des musiciens se transformant en acteurs. Nous retiendrons tout particulièrement le chapitre « Tribute to Charles Manson » où le texte de Houellebecq est accompagné musicalement de bout en bout. Après avoir hésité à supprimer ce passage, Julien Gosselin a décidé de le conserver. Une hésitation que l’on comprend fort bien tant le propos est dur mais il s’accompagne d’une réflexion autour des dérives sectaires découlant des années 70.
En définitive, comme dans tout bon roman de Houellebecq, « Les Particules Élémentaires » est une pièce où le pessimisme occupe une grande place comme en témoigne l’une des dernières phrases qui apparaît sur l’écran présent sur la scène « Au bout du compte, il ne reste plus que la mort ». Malgré ce pessimisme, le public ne sort pas indifférent de ce pièce, chacun souhaite partager ses impressions et sensations ressenties durant cet intense moment.