Les réalisations plasticiennes de Muriel Bordier, artiste rennaise, témoignent d’une réflexion critique sur notre environnement en général et sur notre comportement en particulier. Son travail se construit, dans le domaine de la photographie ou dans celui de la vidéo, comme un inventaire de nos travers avec une certaine distance..Fidèle à sa démarche exigeante de promotion de la photographie contemporaine la plus diversifiée, la galerie Annie Gabrielli a choisi d’exposer Muriel Bordier à la rentrée, après Jean-Yves Moirin. Constituée d’une quinzaine d’œuvres provenant de la série Espaces Muséaux, l’exposition rend compte d’une réflexion sur l’art contemporain en général, plus précisément sur sa mise en scène et l’esthétique singulière des lieux d’exposition. En effet, depuis quelques décennies, l’espace muséal est devenu une préoccupation majeure pour les professionnels de l’art au point que, parfois, l’architecture et l’accrochage fassent œuvre avant même les pièces exposées.
A partir de maquettes photographiées, Muriel Bordier aborde, toujours avec une pointe d’humour, les rapports entre l’architecture, l’accrochage, les œuvres et le public. Elle nous invite à découvrir une façon nouvelle de regarder cet environnement muséal par le biais de l’exagération des caractéristiques d’une architecture propre, épurée, immaculée. A travers une écriture photographique poétique, Muriel Bordier invente une ambiance aseptisée qui, à force de vide et de lumière, devient une vue de l’esprit, un espace immatériel, virtuel. Son point de vue transforme notre regard sur ces espaces muséaux : il ne sera plus tout-à-fait le même…
Faisant écho à cette série de photographies, une vidéo est présente dans l’exposition.
Muriel Bordier a obtenu le Prix Arcimboldo en 2010.