Connaissez-vous le taïko? En japonais, ça veut dire tout simplement “tambour”. Ce sont des tambours de plusieurs tailles et formes, mais cet art est connu pour les tambours énormes, imposants sur scène, que l’on joue avec de grosses baguettes.
Au Japon le taïko a toujours été l’essence des fêtes traditionnelles, et se jouait sur un char richement décoré qui faisait le tour des rues, tiré à la corde par les « musclés » du village. Dans les années ’60, le taïko monte sur scène : des percussionnistes fondent des groupes, combinent plusieurs types de tambours et créent des spectacles à couper le souffle.
J’ai aimé le son de ce tambour dès l’instant ou j’ai entendu le premier coup.
Non. En fait juste avant, quand la baguette de la joueuse a dessiné dans l’air la plus belle des images, avec un geste grand, lent, solennel. Par moments, on aurait dit du flamenco.
Il parait que, parmi tous les tambours du monde, c’est celui dont le son ressemble le plus aux battements de cœur de notre maman lorsque l’on était dans son ventre. Un son capable d’éveiller nos souvenirs les plus ancestraux…
Partout, les tambours ont une valeur rituelle : ils soulignent des moments de transition, encouragent les guerriers qui se préparent à la bataille, marquent le temps d’un amour qui nait, accompagnent la transe du shaman, font danser toute la nuit la communauté ivre… Là où des tambours résonnent, on trouve de l’euphorie, de la joie, de l’énergie.
Dans le taïko, la préparation du percussionniste ressemble à celle que l’on trouve dans les arts martiaux : travail corporel exigeant, ancrage, recherche du « bon son », force, souplesse, silence intérieur…
Mais sur scène, on ne voit qu’une superbe technique et une pure joie d’être là ! Ils rient, ils s’éclatent, ils « jonglent » avec la peau du tambour, avec le bois (oui oui) du tambour, avec les baguettes,ils tournent en dérision eux-mêmes ainsi que le public, ils se réjouissent de leur talent et chevauchent des rythmes qui sont un triomphe de précision et de créativité.
J’ai fait du taïko au Japon, en Italie, en Allemagne, au Royaume Uni… J’habite à Montpellier depuis 2005, et toujours pas de groupes avec qui pouvoir jouer. Cela me manque.
Mais enfin, ils arrivent !
Mon rêve (et le rêve de tous les montpelliérains qui voudraient découvrir ou redécouvrir cet art superbe) commence à se réaliser. Il parait qu’à partir de la rentrée il y aura des séances régulières, pour apprendre la technique et préparer des spectacles. Et l’aventure commence par un stage d’initiation aux Jardins du Peyrou, avec une percussionniste italienne qui depuis 20 ans fait du taïko son métier et sa passion, mélangeant la puissance des instruments japonais avec la légèreté papillonnante de son vécu d’artiste de rue : Rita Superbi.
L’évènement s’appelle Weekend de tambours japonais, sur Facebook.
Pour ceux d’entre vous qui seront dans le coin le 11 et 12 Août, c’est l’occasion pour remettre à aujourd’hui ce que l’on pourrait faire demain, ou jamais. Et c’est aussi l’occasion pour montrer tout de suite ses talents : le weekend servira, entre autres, à préparer un morceau que les participants pourront jouer ensemble lors d’une soirée japonaise au Peyrou, le 14 Août !
Marilina Karpan