Pour cette troisième soirée du Festival Quand Je Pense à Fernande, les invités du samedi soir sont Imbert Imbert et Christophe. Deux artistes pour qui la langue française est la matière première mais dont le produit fini est bien différent.
La soirée débute avec Imbert Imbert qui débarque sur la scène du Théâtre de la Mer accompagné de son chien, qui se met tout de suite en quête de nouveaux amis dans le public sétois. Seul sur scène avec sa contre basse, Imbert Imbert échange avec le public et fait découvrir son quatrième et dernier album aux héraultais dont un certain nombre ne le connaissait pas.
Avec des textes engagés il fait passer son message, qu’il assène à coup de sons percutants pour faire entrer ses idées dans le cerveau de son auditoire. Ses paroles sont parfois dures, parfois plus légères mais la tournure est toujours très bien sentie.
Après avoir fait résonner sa contre basse dans le Théâtre de la Mer et s’être étonné que la pluie ne vienne toujours pas, il s’empare de son ukulélé pour délaisser son instrument fétiche le temps d’une chanson et nous proposer un titre plus léger où il fait la part belle à la boisson et à l’amour.
Racisme, alcool, réchauffement climatique, sexe, extrême droite, drogue, il aborde tous les thèmes qu’il apprécie ou qui le révolte. Après avoir évoqué chacune de ses thématiques, après avoir fait passer son message pendant et entre les morceaux, après avoir fait découvrir ou redécouvrir ses chansons au public, il repart aussi humblement qu’il était venu pour laisser la scène à Christophe.
Pour la deuxième partie de la soirée, c’est Christophe qui investit la scène du Théâtre de la Mer avec ses six musiciens. Chevelure grise dans le vent, le chanteur de 70 ans se produit pourtant pour la première fois au Théâtre de la Mer.
Comme sur l’ensemble de sa tournée, la première partie de son concert est dédiée à son nouvel album. Loin des sonorités de ses débuts (heureusement, nous sommes loin des années 1960), l’artiste nous comble avec la qualité de la composition de ses nouveaux titres, dont la modernité est frappante. Si certains ne connaissent pas les chansons de son dernier album, les titres aux sonorités électro ont pu déstabiliser les plus puristes. Mais l’esprit Blues est toujours là, bien présent chez ce Dandy vif d’esprit et taquin.
Pour la seconde partie du concert, Christophe a la très bonne idée d’inviter tout à tour chacun de ses musiciens pour interpréter des morceaux de ses précédents albums. On retiendra particulièrement la prestation de son saxophoniste sur la chanson « Beau Bizarre » qui a sublimé ce titre très apprécié du public.
Par la suite seul sur scène derrière son piano, Christophe donne carte blanche à son public quant aux choix des chansons. « Les Mots Bleus », « La Dolce Vita », « Les paradis perdus », … Les chansons voguent aux grès des envies du public dans le vent sétois qui ne faiblit pas.
Christophe, bien qu’il donne l’apparence d’être légèrement frigorifié, semble être sur la scène du Théâtre de la Mer comme dans son salon. Il échange avec le public, joue des morceaux de ses 12 derniers albums assis tranquillement derrière son piano. Avec l’entrain qui est le sien durant tout le concert, il n’hésite pas à affirme au public « Vous le dites quand vous voulez partir, moi je suis là jusqu’à 3h du mat ».
Bien que le public n’est pas indiqué vouloir partir, le show ne se finit pas à 3h du mat, mais à 0h30 tout de même, avec un final en apothéose avec la réinterprétation très rock, d’Aline, le plus grand tube de Christophe (les connaisseurs auront également apprécié l’hommage rendu à Prince par ses musiciens sur le final du morceau)… Deux heures de concert envoutant !
Même si nous n’étions pas nés à ses débuts, il donne l’impression d’être toujours aussi passionné, comme si les années n’avaient pas entachées son plaisir à être sur scène.
Du charisme, un véritable amour communicatif de la musique, du partage avec ses fans, de belles mélodies, voilà certainement ce qui résume le mieux le concert de Christophe au Festival Quand Je Pense à Fernande.